Pourquoi se marie- t- on ?
L’homme, assisté de la femme, doit remplir une haute mission dans le monde. Fonder un foyer, ce n’est pas seulement se mettre en ménage aussi agréablement que possible, c’est créer un centre de rayonnement ou d’autres Etres pourront venir se réchauffer moralement, se réconforter, s’instruire, s’orienter vers la vérité et le bonheur. Quand Dieu eut créé Adam, notre père à tous, il dit : » Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide semblable à lui. «
Puisque l’homme a besoin d’être aidé, c’est donc que Dieu lui prescrit une tâche très difficile. L’aide doit être » semblable » à lui, donc harmonieusement conforme à la fois au travail à faire et à celui qui l’exécute. Si les époux se proposent de gagner de l’argent, de s’entourer de confort, de tirer de la vie le maximum de plaisir, ils seront malheureux, car leur égoïsme finira par les dresser l’un contre l’autre.
Deux Etres qui s’aiment éprouvent le désir d’être ensemble, de s’entourer mutuellement d’objets agréables, de consentir, s’il y a lieu, à de réels sacrifices pour le bonheur de l’autre. Or, ce désir, même sincère et profond, peut provenir de certaines impressions qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’amour et qu’il importe de dépister à temps. C’est un sentiment de solitude qui pousse parfois au mariage. La peur de vieillir seul peut faire oublier un idéal et accepter une union décevante. Le besoin de protection devant les difficultés de la vie fait aussi rechercher étourdiment la sécurité d’un foyer, bien aléatoire dans de telles conditions.
Certaines jeunes filles, lassées de gagner elles-mêmes leur vie, acceptent le mariage, surtout pour ne pas être astreintes à des heures régulières de travail, pour jouir de plus de loisirs. Mais elles s’aperçoivent bien vite que les soins du mariage, les devoirs envers le mari et les enfants laissent bien moins de liberté et apportent des problèmes autrement difficiles à résoudre que ceux des célibataires.
Les jeunes gens et les filles qui ont le sentiment d’avoir été incompris, sevrés d’affection, accueillent avec avidité les moindres marques d’intérêt et croient aimer sincèrement la personne qui les leur témoigne. Il n’est pas rare d’entendre une femme avouer qu’elle a épousé son mari par pitié, dans un besoin de se dévouer à un être meurtri par la vie. Cette pitié à elle seule ne saurait être de l’amour.
L’espoir d’un changement de vie favorable peut également inciter deux personnes à s’unir. L’homme célibataire pense au confort douillet d’une maison tenue par une femme. La femme compte beaucoup sur les avantages d’un changement de résidence, d’un départ pour une contrée lointaine, peut- être. Les faits peuvent leur donner raison, mais si l’amour vrai est absent, à quoi cela sert-il ?
Il est évident que l’amour ne doit pas servir d’excuse à toutes les folies et faire passer outre au manque de santé , d’argent , de logement, de situation. Il ne doit pas davantage fermer les yeux sur de graves défauts de caractères. Mais les avantages matériels ou moraux que procure un mariage ne sont en réalité qu’un cadre dans lequel chacun met le portrait du véritable amour ou sa caricature. La vie réserve à tous de nombreuses difficultés. Le mariage édifié sur les bases fragiles des valeurs matérielles va au-devant d’une ruine inévitable.
Mais l’amour sincère est seul capable d’aider à surmonter avec courage ou accepter avec confiance toutes les vicissitudes où l’égoïste ne trouve qu’amertume et accablement, alors que celui qui oublie y voit autant d’occasions de servir et de rendre heureux.
L’idéal de tout jeune homme, de toute jeune fille devrait être de fonder un foyer où l’amour serait si grand et si profond qu’il s’épandrait largement au-delà de ses limites. Ce foyer, où l’amour serait sans défaillance, la confiance inébranlable, attirerait à lui les déshérités, les faibles. Si au travers des luttes, des déchirements, peut – être que l’amour même ne peut pas toujours éviter, les deux cœurs se pénètrent mieux, s’ennoblissent au contact l’un et l’autre, comment pourront-ils garder pour eux seuls cette richesse de sentiments, cette noblesse de caractère ? (A suivre !)
David Demaison NEBIE