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Ouahigouya, une logique de contraste urbain

La ville de Ouahigouya, située dans la Région du Nord du Burkina Faso, fut la capitale politique de l’ancien royaume mooga du Yatenga. Évaluée à 3000 habitants au début du siècle, la population de la ville, jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, a connu une très lente évolution.

La croissance urbaine de Ouahigouya démarre après les années cinquante.  de 1950 à 1960, sa population passe en gros de 7 000 à 12 000 habitants, soit une évolution de 71%, à raison de 5,5 % de taux de croissance annuel.

A partir de 1960, la population connaît une nouvelle phase de croissance accélérée, car de 12 000 habitants en 1960, elle passe à 16 000 en 1970 et à 26 000, en 1975. Avec un taux de croissance annuel de 2,5% après 1975, cette population devrait dépasser 30 000 habitants, selon les estimations.

 Corrélativement à cette croissance urbaine, l’on assiste à une extension des lotissements, sans que cela donne lieu à un transfert réel de la population des anciens quartiers surdensifiés vers les nouveaux quartiers. L’on  assiste alors à la formation d’une structure urbaine très contrastée. D’un côté, ces anciens quartiers surdensifiés, structurés autour du palais royal et formant ce que l’on appelle la vieille ville.

De l’autre côté, les quartiers neufs, issus d’une série de lotissements commencés en 1958 (le dernier date de 1982) et formant ce que l’on appelle la ville moderne. Les forces sociales qui concourraient jusqu’à une date récente à la production de cet espace contrasté, par le contrôle du sol, étaient les autorités territoriales locales ou le relais local de l’Etat moderne,  les autorités coutumières ou l’ancienne classe dirigeante mooga, les commerçants de l’import- export ou les émules de la promotion immobilière.

Mais avant de voir concrètement comment ces forces ont produit ce contraste urbain, constatons le contraste, en données quantitatives et socio-historiques.

Boureima Ouédraogo