Capitaine Blaise Compaoré

Comment il s’est imposé au Burkinabè (première partie)

Lorsqu’il accède au pouvoir le 15 Octobre 1987, le Capitaine Blaise Compaoré place tout de suite la démocratie de la vie politique au premier rang de ses préoccupations.

Le Front Populaire qu’il dirige prône la Rectification de la Révolution. Déclenchée le 4 Août 1983, celle-ci avait dès le départ, suscité un grand enthousiasme chez des millions de Burkinabè. De fait, certaines initiatives lancées pendant cette période ont incontestablement marqué de manière positive l’histoire politique et économique du pays.

Mais la Révolution ne tarde pas à manifester des signes d’une dérive dictatoriale dont nul, aujourd’hui, ne pouvait imaginer les conséquences. Dans son tout premier message à la Nation le 19 octobre 1987, le Président du Front Populaire dresse l’état des lieux, et se montre résolument favorable à l’ouverture politique.  » Nous devons donner une vie démocratique à nos structures par la pratique de la critique et de l’auto-critique, des débats larges et démocratiques « , dit-il, avant de lancer un appel à l’union des forces vives de la Nation pour bâtir le pays. Le ton est donné.

Dans tous ses discours suivants, le thème de la démocratisation reviendra très souvent, comme une obsession. Dans les actes, le régime de Blaise Compaoré veut rompre avec le passé. A la nébuleuse du Conseil National de la Révolution succède un Front Populaire qui publie ses statuts et son programme d’action. La transparence prévaut désormais dans la gestion des affaires publiques. Mais Blaise Compaoré veut davantage. Il est convaincu que le pays a besoin de libérer ses énergies pour avancer dans la voie du développement. Manifestement, il opte contre le monolithisme politique et pour le débat démocratique contradictoire, avec pour objectif final, la participation de tous les Burkinabè à l’œuvre de construction nationale.

Il met un soin particulier à décrisper l’atmosphère sociale : le nouveau pouvoir libère les prisonniers politiques et noue le dialogue avec les différentes forces sociales. Mais surtout, il place la réconciliation nationale parmi ses priorités, convaincu que seule une telle démarche peut rassembler les Burkinabè autour d’objectifs communs, en cicatrisant les profondes blessures du passé. En trois décennies, de nombreux citoyens avaient été victimes de décisions dont le bien-fondé n’a pas toujours été établi. Pour des motifs syndicaux ou politiques, des centaines de Burkinabè avaient été licenciés, mis à la retraite d’office, suspendus ou même arrêtés, avec perte de salaire ou de bourse. Les rancœurs qui en ont résulté n’étaient sûrement pas de nature à favoriser l’édification d’une société nouvelle, telle que Blaise Compaoré la concevait. Fait remarquable, il tend la main aux anciens chefs d’Etats, leur offre la considération due à leurs charges antérieures.

De même, il tend la main à la chefferie traditionnelle et religieuse qui avait vécu quelques moments difficiles sous la Révolution. Mieux, le Président du Faso est persuadé qu’après les errements du passé, il faut mettre en place un Etat de droit, qui clarifierait les règles du jeu politique, économique et social. Son ambition prend forme lorsque, s’adressant à la Nation le 31 décembre 1989, il fait part de son intention de doter le pays d’une constitution. (… ) . La suite dans nos prochaines éditions !

Sources : « Une décennie au service de la démocratie et du développement »  1987 – 1997

La titraille est du journal, lefureteur.info

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