Le chef de l’état et son gouvernement doivent s’y mettre à fond
Les arts la culture constituent notre patrimoine national et
représentent un enjeu déterminant des temps modernes. Nous, dans ce domaine
particulier, devons se proposer de renforcer et d’amplifier le rayonnement
culturel de notre pays ainsi que son attractivité sur la scène internationale.
L’analyse des espaces qui forment aujourd’hui le Burkina Faso révèle la
richesse de notre culture nationale, produit d’un métissage séculaire. En
effet, ouvert sur l’extérieur depuis des siècles, notre pays est une mosaïque
formée de différentes nationalités.
La préservation et l’enrichissement des acquis culturels commandent une plus
grande implication des anciens pour assurer la transmission des valeurs
cardinales qui caractérisent l’homme burkinabè et fondent notre commun vouloir
vivre ensemble.
Le Burkina Faso doit demeurer, conformément à la tradition de nos ancêtres,
une terre d’hospitalité, de dignité, de liberté, de bravoure et d’ardeur au
travail. C’est pourquoi, le chef de l’Etat et son gouvernement doit veiller à
ce que l’attachement à la patrie et la loyauté demeurent des réflexes culturels
chez les hauts responsables de l’Etat pour servir de référence aux
comportements de tous.
Pendant son mandat, sa politique culturelle doit s’attacher à atteindre les
objectifs suivants :
– la mise en relief des enjeux culturels dans l’approche du développement
national ;
– l’orientation de l’éducation et de la formation vers un idéal culturel et
humain ;
– la protection et la valorisation du patrimoine historique et culturel de
notre pays ;
– le renforcement et l’encouragement de la création, la protection et la
diffusion des œuvres ;
– l’élargissement de l’audience internationale de la culture burkinabè ;
– la poursuite de la création des ensembles nationaux et régionaux.
Autour de ces objectifs, ils doivent organiser le rôle des acteurs devant
concourir à l’émergence de la culture nationale. Ainsi doivent être menées des
études pour une meilleure connaissance des patrimoines, la création
d’espaces de promotion et de diffusion des produits artistiques et culturels.
L’Etat doit veiller également à réunir les conditions favorables à la formation
des acteurs de la vie culturelle et à stimuler la création artistique et
culturelle. Il doit parachever le maillage du territoire par des bibliothèques
de lecture publique, élaborer un projet culturel qui définira les grands axes
d’une politique cohérente dans les domaines du patrimoine, du cinéma, de la
musique et des arts plastiques.
S’y investir à fond
L’Etat doit prendre, enfin, les dispositions pour introduire des filières
culturelles dans le système éducatif, créer des structures de formation et des
infrastructures culturelles. La société civile, quant à elle, doit participer
activement à la valorisation des cultures locales, au respect des valeurs
culturelles de progrès pour assurer leur transmission aux générations futures.
Le secteur privé doit exploiter le potentiel d’industries culturelles
existant. L’Etat , en accompagnement au secteur privé, doit veiller à aménager
un cadre juridique favorable aux activités culturelles et axé sur des
dispositions incitatives et des joint-ventures susceptibles d’être portées par
celui-ci, au départ.
Le FESPACO, le SIAO et la SNC, qui font aujourd’hui partie intégrante de
l’identité culturelle de notre pays, doivent continuer de figurer au premier
plan de la politique de promotion culturelle.
Justine NIKIEMA