« C’est nous qui avons écrit » Lire au Burkina « , 5è et 6è années »
Anatole Dao est né en 1948 à Solenzo, dans la Région de la Boucle du Mouhoun. En 1955, il a la chance d’aller à l’école dudit village. En 1961, le jeune Anatole Dao, est admis à son Certificat d’Etudes Primaire et Elémentaire (CEPE) et à l’entrée en sixième au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso.
Après son Brevet d’études du premier Cycle (BEPC) et en classe de seconde en 1965, il devient un enseignant du primaire avec pour premier poste Boromo. S’en suivront d’autres lieux d’affectation, dans d’autres localités du Burkina. En 1997, il est nommé Préfet à Bogandé, puis à Dano, dans la Région du Sud-Ouest, où il prend sa retraite en 2003. C’est une véritable bibliothèque ignorée par certaines personnes de sa localité. Nous l’avons rencontré le vendredi 20 octobre 2023.
Anatole Dao a fait partie du groupe des rédacteurs de l’Institut Pédagogique du Burkina (IPB), pour l’élaboration des matériels didactiques adaptés à la réalité burkinabè, dont, entre autres, les 5è et 6è années de livres de lecture pour l’école primaire. C’est donc grâce à l’effort de ces rédacteurs que le Ministère de l’enseignement de Base et de l’alphabétisation de Masse, à l’époque, pouvait ainsi disposer d’une véritable banque de données de textes pour des manuels scolaires.
Il explique que » Cela est arrivé suite à un concours organisé par le ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation de masse, pour collecter des textes de lecture. Ce qui a permis d’associer directement les enseignants sur le terrain à la réalisation des manuels des classes de la 5è et 6è années et, d’en faire ainsi une œuvre collective.
C’est après ce concours, où je fus lauréat du 1er prix, que j’ai intégré le groupe des rédacteurs de l’Institut Pédagogique du Burkina en 1992« .
Ses textes personnels tels que « La danse du djembé », « Le Parc d’Arly », « Les artisans de Farakan », « Un incendie de forêt », « Le battage du conjoint », « Les songes d’un singe », font toujours parler de cet ex enseignant qui a formé plusieurs cadres du pays.
Que sont-ils devenus les auteurs de l’œuvre pédagogique » lire au Burkina » des classes de 5è et 6è années ? Anatole Dao n’en sait trop rien. » Depuis notre participation à l’élaboration de ces manuels, nous ne savons plus ce que nous devenons et c’est déplorable. Nous nous sommes perdus de vue. Je ne sais pas ce que deviennent les autres. Tels que Micheline Barry, Bernadette Sanon, Judith Tapsoba, Ambou Traoré, Yamba Diallo, Benoît S. Ouédraogo, Oula Sanogo, Gnissa Ganou, Norbert Zoungrana, Laurent C. Kambou, Frédéric F.Thiombiano, Etienne Bazié. Je sais que B. Jérôme n’est plus « , nous raconte Anatole Dao. Il explique que son enveloppe de 500 000 FCFA, qu’il devrait percevoir à l’époque, s’est transformée en 165 000 F entretemps. C’est ce qu’il a perçu. Pour les droits d’auteurs au BBDA, il n’en bénéficie pas.
» Je suis rattrapé par l’âge. Et en plus de cela, je vis depuis plus de dix ans avec une maladie de nerfs. Partant de la béquille, aujourd’hui, je suis dans un fauteuil roulant « , confie-t-il, et d’ajouter que « ce sont les ministres Jean Martin Coulibaly et Stanislas Ouaro qui m’ont félicité par des lettres et bien d’autres choses. Actuellement, je continue à écrire pour des projets qu’on m’a confiés. Mais c’est la galère pour moi, de pouvoir tenir le Bic. Cela pour faute de la raideur de mes doigts « . Nos hommages à ce grand homme, qui, malgré son handicap, continue à être actif.