Les conflits sèment la désolation sur leur passage au Burkina Faso. Les cimetières, s’ils pouvaient se faire entendre, nous conseilleraient la plus grande prudence. Ils nous diraient que » Nous avons plus de place pour les victimes de violences. Le peu de place qui nous reste est réservé à ceux qui y débarqueront suite à une mort naturelle. La terre a horreur du sang.«
Si Adam et Ève pouvaient revenir, ils diraient à leurs héritiers qu’ils sont en train de commettre le plus grand péché en s’entre-tuant.
Marie Robinson, Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme disait tantôt que » Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes d’intolérance qui y sont associées n’ont pas disparu. Nous reconnaissons qu’elles persistent dans ce siècle nouveau et que leur persistance est engendrée par la peur : la peur de ce qui est différent, la peur de l’autre, la peur de voir sa sécurité personnelle menacée. Et même si nous reconnaissons que la peur humaine ne peut, elle-même, être éradiquée, nous affirmons que ses conséquences, elles, peuvent l’être. Nous formons tous une seule famille humaine. Cette vérité est devenue aujourd’hui une évidence grâce au premier décodage de la séquence du génome humain … »
En effet, nous formons tous la même humanité. Dans Actes 17 : 26, dans le Nouveau testament, il est écrit : » Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre…«
Ce qui est inquiétant, c’est qu’aujourd’hui la paix est chassée de nos villes, elle est traquée dans nos campagnes. Nos plaines et montagnes lui refusent l’asile. A ce rythme, elle n’a aucune chance de survie.
Ce qui est certain, le créateur nous a prêté la planète terre pour y séjourner. A chacun, il donne une carte de séjour dont la validité n’excède souvent pas 70 ans. Les plus chanceux atteignent 80 – 90 ans. Rares sont les centenaires.
Pourquoi donc tant de tueries ? S’agit-il de signes précurseurs du retour du Christ ?
» Vous allez entendre parler de guerres et de bruits : gardez-vous de vous alarmer car cela doit arriver. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation se lèvera contre une nation et un royaume contre un royaume et il y aura, par endroits, des famines et des tremblements de terre. Tout cela ne sera que le commencement des douleurs « , Mathieu 24 : 6 – 8.
Une forme de violence silencieuse et pernicieuse que l’on doit éradiquer est le mariage forcé imposé aux filles. Une pratique qui, de manière générale, n’apporte pas la paix dans le foyer.
Que dire de ceux qui, pour des intérêts économiques, créent et entretiennent des guerres fratricides ? Sommes-nous en train d’entrer dans le 3ème millénaire par le feu ?
C’est vrai que la paix n’est pas du riz, du foutou ou du tô qu’on mange, mais convenons que sans paix, on ne peut manger ni boire. L’apôtre Paul dit : » S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » Romain 12 : 18.
Pourquoi donc tant de barbaries parmi les descendants d’Adam et Ève ? Il est fort encourageant de voir que les gouvernants, les chefs religieux, coutumiers, et, différentes organisations de la société civile, s’activent à prévenir les conflits au niveau des différents villages du pays. Mais la question est de savoir où trouver la paix, dans quelle usine la fabriquer ?
La paix est reine !
Cette reine n’est pas comme les autres. Elle ne reçoit pas les honneurs d’hommes debout et armés jusqu’aux dents. Elle les reçoit de ceux et de celles qui savent taire, aujourd’hui, leurs raisons et leurs droits, et qui s’en remettent au juge suprême qui ne manque pas de leur rendre justice.
Pour retrouver la paix, il faut la communication. Elle étouffe quand les antagonistes refusent de s’asseoir ensemble. Dieu lui-même dit : » Venons et plaidons » Esaïe 1 : 18.
Un proverbe burkinabè dit : » Deux aveugles éloignés l’un de l’autre ne peuvent que se jeter des cailloux. L’action de quelques proactifs d’aujourd’hui réduit de beaucoup les catastrophes de demain. N’est-il pas temps que les communautés antagonistes cessent de se jeter des cailloux ?
L’Amazone, le Nil et le Mississippi, reconnus comme les plus longs fleuves du monde, finissent par se jeter dans les océans. Ainsi, tout conflit n’a qu’une seule porte de sortie honorable, c’est de se jeter au plus vite dans les » bras du pardon et de la paix. »
L’usine de la paix se trouve dans la ferme volonté de tous les citoyens burkinabè. Un exemple : le 30 mars 2007 à Ouagadougou, des leaders coutumiers et religieux ont accepté apposer leurs signatures lors du premier « Forum pour la construction de la paix ». De même, le 27 juillet 2009 à Accra (Ghana) pour la promotion de la tolérance religieuse et la conscience pacifique. Alors, sachons en tirer leçon !
David Demaison NEBIE