L’emploi doit être au cœur des préoccupations de nos dirigeants. L’insertion socioprofessionnelle des jeunes assure un dynamisme économique à notre pays. Le gouvernement burkinabè doit mettre, avec les partenaires au développement, des programmes ambitieux de création d’emplois et de résorption du chômage, qui s’articuleront autour de six axes fondamentaux.
1- Une croissance créatrice d’emplois
La dynamique de l’activité économique doit s’appuyer sur les secteurs à fort potentiel d’exportation et à forte demande de main-d’œuvre. Ainsi, l’intensification des exportations dans les secteurs compétitifs (coton, oléagineux, fruits et légumes, bétail et viande, artisanat) se conjugueront avec la relance du secteur du bâtiment et des travaux publics, des télécommunications et des métiers émergents liés aux technologies de l’information et de la communication. L’élévation de la productivité et l’amélioration de la compétitivité sont les conditions pour conforter la croissance et la capacité d’embauche de notre économie dans un contexte d’ouverture et de concurrence de plus en plus vive.
2- L’investissement productif
L’investissement productif doit viser à accroître le taux d’investissement global, tout en renforçant la part de l’investissement privé. Nous sommes convaincus que des taux d’investissements élevés et stables dans la durée sont de nature à conforter rapidement le niveau d’équipement général du pays et à créer des infrastructures économiques indispensables à une économie prospère et, œuvre sur le plan mondial.
Un effort particulier doit être fait pour mettre en valeur toutes les potentialités du Burkina Faso et créer un environnement juridique et réglementaire attractif pour les Investissements Directs Étrangers.
3- L’emploi dans les politiques sectorielles
Le plein emploi constitue l’objectif global commun de toutes politiques sectorielles. En tenant compte des spécificités de chaque secteur, le gouvernement burkinabè doit privilégier la dimension emploi dans les programmes d’investissement public et veiller à l’évaluation de l’impact des stratégies sectorielles sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté.
4- Les emplois liés aux technologies de l’information et de la communication
Les technologiesde l’information et de communication sont devenues un important gisement de création d’emplois tertiaires, notamment pour les jeunes diplômés sortant des systèmes de l’enseignement secondaire et supérieur.
La libéralisation totale du secteur des télécommunications devrait ouvrir de réelles perspectives de création d’emplois. L’environnement juridique et réglementaire doit être favorable au développement d’une société de l’information. Dans ce sens, les opérateurs publics et privés doivent être encouragés à prendre des initiatives audacieuses pour faire de ce secteur émergent une réelle opportunité pour toute l’économie nationale.
5- L’emploi dans les micro-projets et les PME/ PMI
Pour l’élargissement des emplois dans les PME/ PMI, il importe que le soutien à la création de micro – projets soit accompagné d’un dispositif financier adapté. Les outils de financement actuels composés du FAARF (Fonds d’Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes, du FAPE (Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi, du FASI (Fonds d’Appui au Secteur Informel ) et du PAPME ( Programme d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprise ) doivent être renforcés et complétés par un Fonds d’études et d’accompagnement des promoteurs.
La nouvelle décennie des Engagements Nationaux, dans l’optique d’une accélération de la croissance, doit encore prendre en compte l’impératif de mieux soutenir la création de réseaux de PME (Petites et Moyennes Entreprises) / PMI (Petites et moyennes Industries) dans tous les secteurs porteurs.
En sus, les actions suivantes doivent être développées. Il s’agit des activités industrielles présentant les meilleures perspectives en matière d’innovation, de création d’emplois et, la relance de la consommation des produits locaux qui doivent bénéficier d’un soutien particulier. En milieu rural, tout en consolidant les emplois dans l’agriculture, les emplois non agricoles doivent être développés grâce aux industries villageoises (constructions métalliques, transformation de produits agricoles, etc.), aux activités de services (transports, petites réparations, artisanat utilitaire, etc.), à la construction des infrastructures de base et au développement de la petite mine. En milieu semi- urbain et urbain, des opportunités d’emplois doivent être créées grâce à l’appui technique et financier à la micro-entreprise, aux activités rémunératrices des femmes, à la construction et à l’entretien des infrastructures. En milieu rural comme en milieu urbain, l’enjeu par rapport à la création d’emplois et de revenus doivent être de transformer le pays en un espace économique de services destinés aux marchés intérieur et extérieur (activités liées au tourisme, produits artisanaux, Industries culturelles).
6- L’observation et le suivi du marché du travail
L’Agence Nationale pour la promotion de l’Emploi ( ANPE ) doit être invitée à moderniser les techniques de prospection, d’analyse et de suivi des évaluations et nouveautés qui surviennent sur le marché, afin de mieux orienter les demandeurs d’emploi. Les entreprises doivent être encouragées à faciliter les stages d’apprentissage et de pré-insertion. En appui aux efforts pour une meilleure connaissance du marché du travail, le gouvernement burkinabè doit procéder périodiquement à une enquête dite » main-d’œuvre et démographie« .
David Demaison NEBIE