On ne se marie pas pour être heureux (suite et fin)

C’est pourquoi je l’affirme, on ne se marie pas pour être heureux. Le mariage doit en effet répondre à un idéal et nous touchons ici à ce qu’il y’a de plus grave et de plus sérieux dans la question qui nous préoccupe. Certaines personnes estiment que le mariage est un but, une fin, alors qu’il n’est en réalité qu’un moyen. Conçu comme un but, le mariage ne saurait apporter le bonheur car il inciterait à l’égoïsme, puis au pessimisme et à la mauvaise volonté. Considéré comme pouvant nécessairement apporter le bonheur, je me demande parfois pourquoi mariage et bonheur sont deux idéaux si étroitement liées dans notre pensée. Où avons-nous trouvé que l’on doit exiger la seconde occasion du premier ?

Ce n’est écrit nulle part, car alors le mariage deviendrait une simple « affaire » dominée par l’égoïsme. Si vous vous mariez pour être heureux, permettez-moi de vous en dissuader. Si vous êtes mariés pour cette unique raison, laissez-moi vous plaindre, car vous ne serez jamais heureux.

Si au contraire vous vous mariez pour rendre heureux votre mari, votre femme, vos enfants, les personnes qui viendront chez vous, la société à laquelle vous appartenez, le pays dont vous êtes citoyens, et, si vous envisagez l’association de vos jeunes énergies comme un moyen de rendre les autres plus heureux et de devenir plus utiles à ceux qui vous entourent, il y’a beaucoup de chances pour que vous soyez heureux.

Voilà pourquoi il faut que le mariage s’appuie sur un idéal, spécifiquement altruiste. L’homme qui se marie étend ses responsabilités, élargit son cœur, se prépare à sa mission sociale et spirituelle.

Il apprend d’abord à aimer une autre femme, puis des enfants et, c’est ainsi que son cœur ira, toujours en grandissant, vers ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire vers le prochain. L’enfant est obligé de se concentrer sur lui-même pour se développer. Le spectacle du dévouement réciproque du père et de la mère, la solitude des parents à son égard, inculquent la notion de la solidarité et les vertus sociales. Puis il grandit, son esprit devient curieux. A l’âge de l’adolescence, il sent son cœur se gonflé de je ne sais de de je ne sais de quelle sève nouvelle. Le printemps lui parle avec éloquence. En lui vibrent des cordent dont il n’avait pas soupçonné l’existence. Il se prend à tout aimer et à aimer tout le monde dans un élan de sublime générosité. La vie sociale apparait donc comme une vie d’amour.

J’écris ce mot sans fausse honte, assuré que vous le comprendrez, car il n’y a qu’un amour malgré ses formes et ses adaptations diverses. Quelles que soient ses manifestations, c’est toujours les mêmes sentiments qui nous poussent vers les autres, à des titres divers, pour les aides, les soutenir, les encourager, les rendre meilleurs et plus heureux. Voilà pourquoi les voix les plus autorisées ont maintes fois affirmé qu’il ne suffit pas pour se marier de sentir que l’on s’aime, mais qu’il faut posséder le même idéal et la foi, enfin de marcher la main dans la main, respectueux de la personne aimée, mais poursuivant le même but et empruntant le même le chemin.

Isidore Parfait H. NEBIE

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